Écriture,  Réflexions

M’enlivrer

Me voici de retour ! Avec, cela ne vous aura sûrement pas échappé, quelques métamorphoses.

Tout d’abord, l’apparence du blog qui à changé, mais aussi le nom, que j’ose timidement afficher sans masque, brut, vrai, moi.

En bref, le blog passe un cap, suivant de près mon évolution personnelle (je vous invite à lire le nouveau « à propos » pour en savoir plus).

En attendant, voici le texte que j’ai écrit hier et qui marque bien la volonté nouvelle de m’aventurer dans ces contrées qui m’attirent et qui m’appellent.


 

Tous les jours ce même sentiment, tous les jours ce manque. Toujours cette envie lancinante d’attraper la première plume sur mon passage et d’apposer sur le papier ces mille mots, ces pensées, hypothèses, analyses, ces phrases chantantes, mélodieuses ou graves. Stopper net ce tourbillon, donner une contenance, une consistance. Pouvoir les observer, ces mots, les rencontrer.

Sont-ils ronds ? Anguleux ? Harmonieux ? Dans ma tête ils n’ont pas d’apparence, ils ne sont que des voix. Mais lorsque ma plume les saisis au vol, et les invite à s’allonger devant mon œil impatient, ils se découvrent enfin. Je les découvre enfin. C’est là que s’engage une danse envoûtante. Impulsés par mes mouvements ils se chevauchent, se bousculent ou au contraire s’écartent de part et d’autre d’un espace infranchissable, pourquoi ces deux-là ne voulaient-ils pas cohabiter ? Mystère. Mystère que cette main, qui est la mienne, ne maîtrise rien à la farandole qui se déroule et s’enroule, sous mes yeux attentifs. Ils sont tellement différents, un même mot n’a rien d’un jumeau lorsqu’il apparaît sur la feuille, un frère tout au plus. L’aîné, coquet, se pare de boucles élégantes, s’inclinant légèrement pour séduire et enjôler les plus indécis quant au cadet, cet effronté, va me forcer à raidir le geste, accélérer le rythme pour le rendre saillant, percutant, amer.

Une danse, une mélodie, un tableau. Chez moi les mots s’assemblent comme tels. Je ne sais pas composer, ni lire la musique, ni peindre, mais c’est comme ça que je l’imagine. Je filtre les mots pour leur rythme, leurs accords, leurs couleurs, les marie et ensuite je les laisse évoluer d’eux-mêmes. C’est une chorégraphie instinctive, ou ni l’artiste ni la matière ne guide, mais le tout en fusion.

Je n’ai pas la prétention de savoir écrire non plus, mais j’en ai tellement envie. J’aimerais pouvoir, à longueur de journée, étudier les lettres, et ainsi maîtriser leurs ardeurs, les ordonner, les rendre intelligibles, donner de la densité de part cette culture que je n’ai pas.

Aujourd’hui encore, alors que je manque de temps pour le reste, je me retrouve une fois de plus aimantée par un bout de papier qui traînait là, à vouloir apprivoiser ces mots qui me hantent. Vais-je un jour m’y autoriser ?

C’est ce mot imaginaire, « Enlivrer », qui m’a inspiré ce texte. Il s’est invité à l’improviste dans ma tête au détour de mes occupations, je l’ai griffonné sur un papier errant et le reste a suivi.

Choisissez la définition qui vous plaira, mais selon la mienne, vraiment, j’ai besoin de m’enlivrer !


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