Entrouvrir les volets

Ouvrir un blog …

J’avais pourtant dit que je ne le ferai pas, je l’ai dit, un jour parmi tant d’autres, ce genre de jour ou dans la foulée je vends mon smartphone, clôture mes comptes de réseaux sociaux et ferme les volets sur la fenêtre de ma vie privée, me retire, m’isole.

Car clairement, ça m’effraie. J’ai l’impression souvent d’être l’actrice malgré moi d’un film de science fiction. D’un clic me voici localisée, épiée, analysée, agressée !

Si j’exagère ? Parlons de ce moment où je sirote tranquillement une boisson fraîche à la terrasse d’un café, avec mon bien aimé, moment d’intimité joyeuse, et que tout à coup mon téléphone me bippe pour me demander si je passe un agréable moment dans cet endroit, en le nommant et en me demandant en sus de lui donner une note. Me voici surveillée en permanence, traquée. Donc non je n’exagère pas, et ça me fait « grave flipper », comme dirait ceux qui eux, ne flippent pas, ceux qui trouvent que c’est chouette, que c’est le progrès.

Dans ces moments-là, je veux fuir au plus vite, au plus loin, me cacher. Et puis…

Et puis il y a ces moments où je décide de me reconnecter, l’air de rien, en cherchant une recette ou une info. Et là, j’atterris sur des blogs vraiment intéressants, où derrière l’écran, peut-être cachées sous les draps, volets clos, il y a des personnes qui partagent leur vision de la vie, et je m’y retrouve, et j’apprends des choses, j’y prends plaisir et ça me redonne envie.

Ouvrir un blog…

J’avais pourtant dit que je ne le ferai pas, mais j’ai également dit, un jour comme aujourd’hui, que je voulais le faire. Pour partager avec vous ces instants qui pourraient être les vôtres, pour échanger, transmettre et aussi me motiver, car c’est très stimulant !

Alors j’entrouvre les volets, je laisse sortir un faisceau de lumière, juste assez pour que vous puissiez entrevoir , juste assez pour ne pas que je perdre le contrôle, juste assez pour préserver assez de zones d’ombre pour me protéger, me réfugier.